La démonstration que l’humanité peut s’unir pour résoudre un défi mondial!
Alors, pourquoi douter aujourd’hui?
Une catastrophe annoncée de grande ampleur
Pour ceux qui ont connu la situation dans les années 80, le trou dans la couche d’ozone était une menace sérieuse pour la planète. Si notre existence sur cette planète dépend largement du soleil, ses rayons peuvent être particulièrement nocifs, notamment dans la fréquence de l’ultraviolet. Les UV, très énergétiques et très pénétrants, peuvent endommager l’ADN de nos cellules. Mais, fort heureusement, la majorité du rayonnement UV est filtrée dans la stratosphère par un dérivé oxygéné, l’ozone. L’ozone est instable, mais il est produit avec régularité par l’effet du rayonnement solaire. C’est un équilibre constant entre la production d’ozone et sa dissociation.
Alors que l’ozone est un oxydant puissant, plutôt nocif dans notre environnement proche, il se révèle très efficace dans l’atmosphère pour arrêter les UV, mais on découvre dans les années 70 l’existence d’un trou dans la couche d’ozone atmosphérique, au dessus de l’antarctique. On découvre aussi rapidement que ce trou, d’importance variable au cours des saisons, est en train de s’élargir à cause des activités humaines, notamment de la production de gaz bromés et chlorés (CFC).
Une réponse internationale appropriée
A l’époque, ces gaz CFC sont omniprésents dans l’industrie, notamment dans l’industrie du froid et dans les spray en tous genre, parce qu’ils sont idéaux à comprimer. Beaucoup ont le sentiment qu’on ne peut pas s’en passer. L’industrie chimique lutte pied à pied contre les avis des scientifiques. Et pourtant, face à la menace, un accord international est trouvé en 1987 à Montréal, et les gaz incriminés, les CFC, disparaissent peu à peu du paysage. Pas totalement toutefois, car des industriels continuent d’en produire, en toute illégalité. Le traité, lui, atteint une ratification totale (196 pays du monde) en 2009.
Même si les efforts internationaux ont porté leurs fruits, le trou va continuer à s’élargir pendant plusieurs années, à tel point qu’en certains endroits du globe, habités par l’homme, il devenait possible d’attraper un sérieux coup de soleil en quelques minutes, en 2003, et que la vie aux pôles était sérieusement menacée. Pendant de nombreuses années, la situation ne semble pas s’améliorer, la couche d’ozone restant fluctuantes, au point qu’en 2015 encore, des sceptiques continuent d’affirmer que le protocole de Montréal ne servait à rien.
Il faudra 30 ans pour que le trou commence à se résorber, c’est ce que les scientifiques observent aujourd’hui!!
Les premiers signes reconnus par la science d’une récupération de la couche d’ozone sont publiés en 2011, timidement puis en 2016 dans Science. Le rétablissement total de la couche d’ozone pourrait avoir lieu en 2060 si nous restons vigilants. Nous avons donc la preuve, sous les yeux, qu’une action concertée internationale peut résoudre une crise environnementale majeure, même lorsqu’il y a de forts enjeux industriels. Mais il faut reconnaitre que la crise que nous affrontons aujourd’hui est de plus grande ampleur, en termes de complexité, et en termes d’implications économiques, mais également par le nombre de menaces sur les limites planétaires.
Nous avons aussi une illustration très concrète du temps qu’il faut pour obtenir une action concertée mondiale : 22 ans se sont écoulés avant que le traité ne soit ratifié globalement, 80 ans s’écouleront avant que la nature ne reconstitue ce qui a été endommagé.
Plus de détails
National Geographic fait le recensement, 30 ans après.
Revue de 2021 en anglais sur la situations scientifique et politique.
Dernières infos
Cet article sur la couche d’ozone est empreint d’un grand optimisme. Des données récentes (été 2022) semblent indiquer que les méga incendies en Australie (2020) auraient gravement endommagé la couche d’ozone. La science n’a pas encore établi les faits exacts qui relient les deux événements. Nous en reparlerons. Pour l’heure, la couche d’ozone fait partie des trois limites planétaires qui sont encore respectées.