Avec la théorie du Donut, Kate Raworth revisite toutes les croyances de l’économie et nous invite à devenir agnostiques : les règles économiques imaginées au XXème siècle sont dépassées, et n’ont fait que promouvoir une succession de bulles et de crises. L’économie du XXIème siècle prendra en compte les limites planétaires et créera de la valeur en régénérant la planète et la société.
Nous pouvons intervenir en entreprise pour présenter la théorie du Donut et les bases de l’économie régénérative. Cela fait partie des outils de sensibilisation que nous mettons à votre disposition.
L’économie est elle vraiment une science?
Kate Raworth évoque les grands jalons de l’histoire de l’économie, une discipline qui dès le XIXème siècle, est fascinée par la prédictivité de la dynamique Newtonienne. Peut on vraiment mettre en équation l’économie? Les penseurs vont s’y atteler même si pour cela, il faut accumuler les simplifications : un homme purement rationnel (dont l’égoïsme va finalement servir le Bien Commun), une circulation équitable de la valeur monétaire entre les entreprises qui paient un salaire et les ménages qui achètent des biens (équation de Samuelson), des banques qui investissent dans l’économie là où c’est juste, etc…
A la lecture de Kate Raworth, il semble bien que les plus fameuses théories économiques n’aient été qu’une pseudo-science, rafistolée pour coller à des périodes de croissance et de prospérité. Les théories se contredisent les unes les autres entre tenants de l’intervention keynesienne et partisans du libéralisme absolu.
Au centre de la théorie du Donut, les limites planétaires
Kate Raworth refonde la théorie économique en introduisant une valeur nouvelle dans l’équation : l’épuisement des ressources. La plupart des économistes du XXème siècle ont fermé les yeux sur cette limitation, et ont voulu concevoir une croissance infinie à partir de ressources infinies.
Le Donut c’est ce gâteau avec un espace central, un gâteau qui a en sorte deux frontières. L’espace intérieur c’est le juste nécessaire pour vivre : nourriture, éducation, revenu, égalité des sexes, équité, emploi, eau. La frontière extérieure ce sont ces limites planétaires que nous ne pouvons pas franchir à moins de compromettre l’intégrité et l’habitabilité de la planète. Certaines de ces frontières sont déjà franchies comme l’eau douce qui manque dans certaines régions du monde (une pensée les habitants de Mayotte), et qui semble déjà problématique en métropole là où on la puise à outrance.
Le Donut est habitable, mais il n’est pas large, il n’est pas compatible avec des inégalités spectaculaires entre riches et pauvres. Il nous appelle à la modération.
Les 7 grands principes de la théorie du Donut
- Changer d’indicateurs économiques. Le PIB a largement montré son manque de pertinences. Il faut penser dans l’espace du Donut.
- Voir l’ensemble du tableau. Là où les modèles économiques traditionnels ignorent superbement les Communs, il faut intégrer ces variables oubliées dans les équations. La préservation des biens communs, le renouvellement des ressources, les déchets font partie de l’équation. Ils font partie de la création de valeur.
- L’homme économique rationnel n’a jamais existé. Et quand bien même il aurait existé, il est devenu un consommateur inquiet et préoccupé de son pouvoir d’achat, qu’il occupe principalement à mimer le mode de vie des plus riches. Cet homme inquiet, créé par les influences de la publicité peut devenir un homme heureux, socialement intégré, engagé et motivé par la création de valeur, si on lui donne sa juste place.
- Toujours les équations des économistes : elles sont trop statiques. Il faut adopter les systèmes complexes, car la simplification à outrance a largement montré ses limites. Non l’économie n’est pas aussi limpides que la physique newtonienne avec la seule théorie de la gravité pour expliquer le mouvement des corps. Oui l’économie réelle est un système complexe avec des boucles de régulation, mais aussi des points de rupture, exemplifiés par la succession de crises que nous avons connues.
- Non la croissance ne crée pas de la richesses pour tous, ni du ruissellement. Et les laissés pour compte de la croissance sont une perte sèche pour l’économie qui laisse leur potentiel se déliter dans des activités subalternes. L’économie peut et doit être pensée de façon plus distributive.
- Non, une économie qui épuise les ressources ne crée à terme que de la pauvreté, c’est d’une économie régénérative dont nous avons besoin. Elle seule crée de la valeur, là ou l’ancien modèle ne fait que du pillage au détriment des générations futures.
- Non, la croissance n’est pas un dogme immuable. Tout au long de l’histoire de l’économie, elle a été la source de bien des crises. Il nous faut réapprendre à être agnostiques vis à vis de la croissance, elle n’est pas la réponse à tout.
Une analyse aussi profonde qu’optimiste
Kate Raworth nous livre une analyse approfondie de l’économie. Elle montre qu’elle en a compris les rouages, et qu’elle n’est pas dupe de toutes ces croyances érigées en science. Elle n’est pas dupe non plus de la fameuse tragédie des Communs voués à disparaître. Elle en tire le meilleur, et le réinvente au service d’un monde plus respectueux, plus durable, et surtout d’un monde à vivre “en Communs”.
Pour aller plus loin
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