Science ou croyances!

Et vous, pensez vous que la transition écologique est l’objet d’une science, ou que c’est une croyance qui dérange? Pourquoi tant de concitoyens rejettent ils ou minimisent ils les rapports du GIEC au profit d’hypothèses douteuses émanant de lobbys?

Notre cerveau réalise bien le conflit entre ce que nous voyons dans l’actualité, ou parfois autour de nous, les signes du dérèglement du climat, et du franchissement des limites planétaires d’habitabilité, et nos modes de vie qui sont en grande partie responsables de cette crise. Alors pourquoi le déclic ne se fait-il pas? La raison en est simple : dissonance cognitive. Le cerveau ne peut pas rester en conflit, c’est trop anxiogène, alors il va résoudre le conflit en adaptant ses croyances à ce qu’il veut conserver : mode de vie, lien avec la réalité, ou lien culturel. Soit il va construire ou renforcer un système de croyances qui lui permet de nier la réalité, et de retrouver le confort. Soit il va trouver le petit compromis qui soulage sa conscience. Soit il va se convertir et adopter le nouveau système de pensée.

Les nombreux débats autour de la transition écologique aboutissent souvent à cette impasse : les croyances s’affrontent : ce qu’on est prêt à croire, ce qu’on ne veut surtout pas croire. En marge d’un colloque sur l’effondrement, l’autre jour, je dialoguais avec un participant qui refusait de croire à l’impact des activités humaines sur le climat. Pour lui, le dérèglement climatique actuel était dû à l’atténuation de certaines tâches solaires. Peu importe que ça ne soit rapporté par aucun scientifique, c’est tout de même plus rassurant que de d’admettre que ce sont nos modes de vie qui nous envoient dans le mur.

Oui, mais la science?

La science ne fonctionne pas comme cela. L’histoire de la science a amené les scientifiques à mettre en place des méthodes pour se confronter à la réalité. Aussi les propositions scientifiques, appelées hypothèses, sont toujours formulées de façon à pouvoir être vérifiées par l’expérience ET vérifiées par comparaison. Le processus n’est pas infaillible, mais justement sa propriété c’est qu’il est toujours faillible. Il y a toujours moyen d’imaginer une expérience pour prouver que la terre est un globe, ou pour vérifier si elle est plate : position du soleil à différentes heures de la journée, voyage en avion, vérification qu’il peut être midi à un endroit, et minuit à l’autre bout du globe, angle des rayons lumineux, différentes expériences d’optique…

Pour ce qui est de la science du climat, on ne peut pas faire l’expérience de changer le climat mondial pour vérifier des hypothèses, alors les scientifiques font des modélisations. Ils incluent dans un modèle mathématique tous les éléments susceptibles d’influencer le climat, et ils vérifient si ça colle avec les observations de par le monde, sur de longues périodes de temps. Des expériences sont possibles également, par exemple mesurer le taux de carbone dans l’atmosphère à différentes périodes de l’histoire, avec les carottes de glace.

Comment gérer les croyances quand la science ne convainc pas?

En premier lieu, nous sommes tous tenus de chercher la vérité. Rien ne vaut la méthode socratique : se poser les bonnes questions qui aboutissent à relativiser nos croyances.

Mais nous ne pouvons pas négliger le poids du culturel. Les croyances ne peuvent guère changer, ou alors très lentement, quand elles sont adossées à une culture forte qui les renforce. Alors il nous faut convaincre sur plusieurs tableaux. La science doit rentrer dans la culture, plutôt que de rester dans sa tour d’ivoire. Et l’on doit au moins reconnaitre aux scientifiques du climat qu’ils font le maximum pour partager leur expérience et leurs connaissances.

Mais les acteurs du monde culturel et médiatique peuvent et doivent aussi s’emparer de ces sujets, de différentes façons :

  • Rendre visible ce qui est invisibilisé dans notre société : les signes du changement climatique, les déchets, la biodiversité, l’alimentation…
  • Aider à prendre conscience de ce qu’on pourrait appeler la tragédie des communs (le pillage des ressources naturelles, la destruction des écosystèmes).
  • Mettre en scène la possibilité d’un autre mode de vie, plus heureux, plus sain, plus en harmonie avec les Communs.
  • Mettre en scène les croyances qui doivent changer avec leurs propres contradictions.
  • Mettre en scène de nouvelles visions du monde plus saines, plus coopératives, plus humaines. C’est le cas par exemple dans les films de Cyril Dion. C’est le cas pour tous ceux qui mettent en avant des initiatives de développement durable, de RSE, d’économie régénérative…

Et les entreprises dans tout ça?

Les entreprises sont des acteurs économiques majeurs qui ont été embarquées au cours du XXème siècle dans une vision économique ajustée sur des croyances délétères : course à l’exploitation des ressources tant naturelles qu’humaines, circuits économiques faussés avec une invisibilisation des externalités négatives, consommation excessive d’énergie à bas coût. Les entreprises se sont habituées à travailler avec une économie qui n’était pas une science mais un système de croyances qui cachait un grand nombre d’impacts environnementaux, qui faisait comme si les ressources étaient infinies.

Et aujourd’hui les entreprises réalisent qu’on leur a fait jouer un jeu de dupes, un jeu qui n’était gagnant-gagnant que sur le mirage des ressources infinies.

Alors les entreprises s’adaptent. La question de l’adaptation est devenue une question centrale pour les décideurs économiques. Comment passer d’une économie destructrice à une économie régénérative?

La réduction des impacts, avec par exemple, le bilan carbone, n’est qu’une étape dans ce processus, qui doit aller plus loin, en passant par le développement durable et la régénération des ressources de la planète.

C’est bien le seul moyen de retrouver la création de valeur, qui est au centre de l’économie.

Alors rendez vous avec Green Lean Consulting pour franchir les étapes vers une stratégie régénérative!!