22 mai 2023 : journée mondiale de la biodiversité.
Qu’elle soit naturelle ou exploitée, la forêt a tant à nous apporter !
Pour certains elle soigne les maux physiques ou mentaux, devenant leur lieu de paix, tranquillité ou recueillement. Terrain de jeu inoubliable de l’enfance, racine de l’imaginaire et des peurs, berceau de légendes, source intarissable d’inspiration, lieu de travail, source de vie, elle est au cœur d’enjeux écologiques et socio-économiques majeurs pour l’humanité.
En bref La forêt nous inspire !
Valérie, associée de Green Lean Consulting
Alors prêts pour un voyage en forêt?
Quelques chiffres
Les forêts couvrent 4 milliards d’hectares, soit 30% de la superficie terrestre.
- Environ 30% sont des forêts primaires ou vierges, n’ayant jamais connu la main de l’homme.
- 45% sont des forêts tropicales, principalement en Amérique latine, Afrique sub- saharienne et Asie. Elles hébergent une biodiversité et une végétation luxuriante.
Forêt de plaine, de montagne, de littoral… humide, sèche, tempérée ; à l’image de notre pays, elles sont extrêmement diverses en France hexagonale et d’outre-mer. On pourrait être étonné d’apprendre que leur surface est en augmentation de 0,7% par an en France, principalement à cause de l’exode rural et du recul de l’agriculture.
- La métropole, possède 190 essences de bois installées sur 17 millions d’hectares.
- Les départements et régions d’outre-mer hébergent quant à elles un millier d’essences sur 9 millions d’hectares !
La biodiversité, au cœur des bienfaits et vertus de la forêt
La forêt est vertueuse pour la planète : poumons verts, puits de carbone, atténuante des changements climatiques, source durable en bois, protectrice des sols contre les risques naturels (érosion, avalanches, glissements de terrain), régulatrice et purificatrice des eaux superficielles et souterraines. Elle absorbe deux fois plus de CO2 qu’elle n’en émet. Elle constitue le deuxième plus grand puits de carbone de la planète, après les océans. Ainsi, elle piège 16 milliards de tonnes de CO2 par an. En France, environ 15% de nos émissions sont captées par les forêts, soit moins de 100 millions de tonnes.
Source : empreinte carbone de la France.
La capacité des forêts du patrimoine mondial de l’UNESCO à absorber et à stocker le carbone est menacée
En abritant encore 80 % de la biodiversité terrestre mondiale recensée elle est avant tout le refuge de la faune et la flore. Les championnes françaises sont les forêts guyanaises hébergeant environ 10 000 espèces végétales, 1 200 vertébrés, et 400 000 insectes, soit 10% à 20% des espèces mondiales inventoriées. Source.
D’où viennent les menaces ?
Ces gigantesques, merveilleux et complexes écosystèmes forestiers sont en danger. En effet, le colosse aux pieds d’argiles possède une grande faiblesse. L’être humain… En France, l’ONF estime que 30% des forêts publiques françaises sont menacées ou impactées. Ces menaces pourraient conduire à leur disparition si nous ne faisons rien. Il estime que la “moitié de la forêt française pourrait avoir changé de visage” d’ici 50 ans. Il y a urgence.
bilan-de-sante-des-forets-francaises
Menaces biotiques
Les forêts sont menacés par de nombreux phénomènes liés à la perte de biodiversité qu’elles subissent frontalement.
- Les maladies ou insectes ravageurs tels que les scolytes s’attaquent aux plus faibles et commettent des dégâts de grande ampleur. En France 300 000 hectares ont été impactées ces dernières années dont 35 000 hectares sont à reconstituer. On estime le coût du reboisement à 10 000 euros/hectare
- L’absence d’équilibre “sylvo-cynégétique’’ : par exemple, les grands cervidéspullulent en absence de prédateurs et entrainentla menace des jeunes pousses nuisant à la reconstitution naturelle et au reboisement.
- Les grands reboisements en monocultures ont entrainé une diminution de la diversité d’essences créant entre autres une compétition pour l’eau
- L’introduction d’essences envahissantes entrant en compétition avec les essences endémiques
Menaces abiotiques
Les forêts sont aussi menacées par d’autres conséquences des activités humaines.
- Les changements climatiques en cours accélèrent et intensifient les catastrophes naturelles (face-au-changement-climatique). Les sécheresses et la main de l’homme comme catalyseur ont provoqués des feux qui ont détruit 70 000 hectares en 2022 en France et il faudra patienter jusqu’à l’automne pour un bilan complet.
- La Déforestation à destination de l’élevage, de l’agriculture ou encore de l’exploitation du bois ou de la mine fait de gros dégâts ! Citons également comme responsable le développement urbain (concurrence de surface) en faveur des populations locales, des grandes entreprises et des infrastructures. Entre 1990 et 2020, 420 millions d’hectares sur la planète ont été rasés. Le rythme diminue mais c’est encore 10 millions d’hectares qui disparaissent chaque année. Le bassin du Congo est le seul puits de carbone encore important…Des travaux publiés en mars 2020 ont estimé que la capacité des forêts africaines à absorber le carbone allait décliner de 14% d’ici à 2030, et celle de l’Amazonie tomberait à zéro avant 2035.
- La pollution azotée de l’air continue de perturber les sols et donc les écosystèmes, Les communautés de champignons sont particulièrement touchées nuisant particulièrement à l’équilibre des écosystèmes forestiers.
- Les produits phytosanitaires par leur impact sur la biodiversité menacent les écosystèmes forestiers Source : INRAE
Comment préserver les forêts ?
Mobilisons-nous en les aidant à s’adapter. Les préserver, c’est préserver nos intérêts et bénéfices. Elles nous aideront à répondre aux enjeux économiques et sociétaux. Encore un défi d’avenir à relever par l’humanité, en faveur des générations futures ! Et quel meilleur moyen que d’éveiller les consciences, sensibiliser les parties prenantes, grand publique – politiques – acteurs économiques, pour y parvenir.Source : Inrae
En faire des alliées pour créer des réservoirs d’eau
- Eviter la compétition sur l’eau dans les écosystèmes forestiers en favoriser la complémentarité de niche dans les projets de reboisement.
- Respecter les Champignons : En deuxième position derrière les insectes en nombre d’espèce, ils sont des partenaires puissants pour abreuver la forêt. Leur rôle de comestibilité ne se limite pas à l’humain ! Ils alimentent les microorganismes et les arbres, en accompagnant la décomposition des matières organiques.
La Biodiversité remède à tous les maux
- Ici encore les champignons aident la forêt à préserver la biodiversité en hébergeant les insectes
- Créer des corridors écologiques ou des réserves protection grands oiseaux
- Aider les forêts à s’adapter en implantant des essences plus résilientes et résistantes et contribuer à la création de forêts mosaïques. Le chêne ou le sapin sont en danger face aux changements climatiques ! Il faudra tenir compte de la complémentarité des espèces et des potentiels impacts négatifs des espèces non indigènes.
Le reboisement pour protéger les entreprises
Selon son emplacement, l’entreprise peut être soumise à des dangers environnementaux, liés au changement climatique, tels que inondations, sécheresses et mouvements de terrains argileux, vents violents, températures extrêmes. L’aménagement du territoire et notamment sa végétalisation peut contribuer à protéger les entreprises de ces menaces, par la végétalisation des berges, la stabilisation des sols, un barrage face aux vents violents, et la modération des températures.
L’économie régénérative de la forêt : Une stratégie gagnante pour l’entreprise ?
Les préoccupations économiques et extra économiques de l’entreprise peuvent trouver des solutions dans les forêts.
Diminuer son impact environnemental et climatique
- Offrir du crédit carbone à l’entreprise (reboisement – reconstitution des forêts). Localement ou à l’international la règlementation en place le permettant.
- Obtenir un label et le communiquer (label-bas-carbone)
- Se tourner vers des ressources écologiques et renouvelables et en assurer une meilleure utilisation (Loi-energie-climat – re2020)
- Nouer des partenariats sur le principe de la compensation Carbone
- Participer à l’économie systémique
Résister aux crises et récessions – viser la pérennité
L’entreprise doit construire une stratégie qui s’ancre au cœur de son activité et de son identité. Pour cela elle doit tenir compte de sa chaine de valeurs et surtout s’inscrire dans le long terme.
- Protéger la production, comme par exemple certaines entreprises de cosmétiques qui privilégient des matières premières issues de pratiques agricoles, sylvicoles, aquacoles ou d’élevages durables.
- Créer des co-bénéfices avec les parties prenantes locales, assure la pérennité de la filière en plus de retombées socio-économiques positives.
- Gérer sa propre dépendance au bois.
- Investir dans le bois, ce matériau essentiel du présent et du futur en fait un investissement intéressant et accessible pour l’entreprise. Il créera de la valeur sur le long terme, diversifiera et mitigera les risques des investissements. Le rendement est satisfaisant et considéré comme responsable (amf-classification SFDR – label ISRISR). Il existe d’ailleurs un indicateur du marché des forêts en France publié annuellement par la société Forestière. De plus, les dispositions fiscales sont attractives tant pour l’acquisition que la détention et la transmission (pourquoi-investir-dans-les-forets-francaises).
Une approche socialement responsable
- En accompagnant l’essor économique de la filière Bois, l’entreprise se place au cœur de ses responsabilités sociétales et environnementales. En effet, la France est importateur net de bois alors qu’elle dispose d’un patrimoine forestier considérable…
- Former ses collaborateurs au travers d’actions participatives c’est participer à préserver la forêt et la biodiversité par exemple en les sensibilisant avec une fresque-foret
- Ne pas investir dans ceux qui déforestent !
Comment mesurer les bénéfices ?
Comme dans toute stratégie d’investissement, il faut pouvoir en mesurer les bénéfices. La difficulté avec un investissement dans la forêt est l’obtention de résultats à relativement court terme en raison de la croissance des essences 😊.
On peut trouver des indicateurs mesurables des impacts :
- Emploi généré,
- Hectares de forêt régénérés
- Et pourquoi pas aller plus loin que les indicateurs classiques : Un indice de biodiversité potentiel ?
Conclusions
Sauver les forêts est bien un enjeu majeur pour l’humanité. Comme tout projet d’envergure, pour avoir les clés de la réussite en main, il faut une approche holistique alliée à de l’anticipation. La France réfléchit mais n’agit pas assez. Il ne faut pas se le cacher, de grandes ambitions riment avec de grands investissements…
Soyons optimistes, de grands Chantiers nature rencontrent la réussite c’est donc possible !
Retroussons nos manches, en tant que citoyens nous avons notre rôle à jouer pour l’intérêt général. Il est très abordable de travailler sur l’acceptabilité en sensibilisant nos concitoyens.
L’avenir des forêts est également dans les mains des plus jeunes. Suivons l’exemple du Danemark et investissons pour un retour de l’enseignement dans la nature ! (ecole-dans-la-foret-une-revolution-verte).
Pour aller plus loin
- Repenser notre rapport avec la Nature
- Notre Webinaire sur la biodiversité
- Notre offre complète ou modulable pour les entreprises.