Une explication courte et accessible, à l’intention de ceux qui veulent comprendre le dérèglement climatique sans prendre des cours de physique…
On parle beaucoup d’impact carbone et de dérèglement climatique mais on se soucie peu d’expliquer ce principe de l’effet de serre connu depuis plus d’un siècle. La différence entre l’énergie reçue par la terre, en provenance du soleil, et l’énergie émise par la terre est appelée le forçage radiatif, un terme préférable[1] à celui d’effet de serre qui reste le plus employé dans les médias.
Répartition de l’énergie reçue du soleil
Quand l’énergie reçue est supérieure à l’énergie émise, la terre, considérée comme un système, se réchauffe. Le point d’équilibre est une température globale de la terre (distribuée en fonction des effets climatiques et météorologiques) qui augmente avec l’augmentation de l’effet de serre.
Sur le schéma ci-dessus, nous voyons le soleil (pas à l’échelle!) qui apporte l’énergie sur la terre, une partie traverse l’atmosphère et une partie est absorbée. La lumière du soleil étant dans tout le spectre lumineux, elle n’est pas particulièrement absorbée par l’atmosphère et réchauffe la planète (le jour).
La terre, aussi bien le jour que la nuit (même si c’est représenté la nuit sur le schéma pour être plus lisible) dissipe son énergie principalement sous forme d’infrarouge. Or l’infrarouge est absorbé en grande partie par les gaz à effet de serre (GES), il est donc peu renvoyé dans l’espace, et absorbé par l’atmosphère qui le redistribue en grande partie sur terre.
Comprendre les gaz à effet de serre (GES)!
Le principal effet de serre est du à la vapeur d’eau dans l’atmosphère. 72% de l’effet de serre naturel. Ce phénomène s’amplifie avec le réchauffement, et la sécheresse qui accentue l’évaporation de l’eau. La vapeur d’eau bloque aussi en partie l’arrivée de la chaleur du soleil (en lumière visible) mais bloque peu les rayonnements ultraviolets.
Le CO2, ou dioxyde de carbone, est responsable de 65% de l’effet de serre d’origine humaine (anthropique) et sa concentration a considérablement augmenté avec l’industrialisation. Le carbone stocké sur terre sous forme de charbon, de pétrole, mais aussi de bois, de méthane est libéré par la consommation humaine et contribue à l’augmentation de l’effet de serre. C’est le principal phénomène sur lequel nous pouvons agir en réduisant notre libération de CO2, principalement en réduisant notre usage d’énergies fossiles, mais aussi en développant des moyens naturels de le stocker (végétation, sols).
Le méthane est moins abondant que le CO2 dans l’atmosphère mais sa capacité d’absorption de l’infrarouge est supérieure, aussi est il responsable de 17% de l’effet de serre anthropique. Par contre, il persiste moins longtemps dans l’atmosphère (10 ans).
Le protoxyde d’azote (N2O) et l’ozone sont aussi responsables de l’effet de serre, mais l’ozone a l’avantage de nous protéger des rayonnements UV-B. Aussi le trou dans la couche d’ozone avait-il généré des inquiétudes légitimes.
D’autres gaz industriels jouent un rôle aussi, comme les fréons et les CFC (voir la page wikipedia sur l’effet de serre).
Comment pouvons nous agir?
Nous pouvons agir, chacun d’entre nous, particuliers comme entreprises ou états, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, et en développant des moyens de stocker le carbone de l’atmosphère.
- Le principal moyen à notre disposition est la sobriété énergétique : en réduisant notre consommation d’énergie fossile, nous contribuons à diminuer la libération de carbone dans l’atmosphère. Chaque acte individuel compte, et il sera multiplié par le nombre d’humains qui adoptent ces pratiques, aussi est-il essentiel d’être exemplaire, et contagieux. Il est possible, sans culpabiliser pour autant, de montrer à quel point ces gestes sont essentiels : usage du pétrole (mobilité, consommation de plastiques, électricité), du gaz (chauffage, électricité), en changeant l’origine de l’électricité que nous employons, et en ayant recours aux énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie). La sobriété va permettre de limiter l’augmentation du taux de carbone, mais ne suffit pas pour le diminuer.
- Le second moyen à notre disposition est la végétalisation et la protection des espaces verts et des forêts. Là aussi les actions individuelles et locales sont très impactantes. Notre consommation excessive de viandes et de produits laitiers requiert chaque jour davantage de terres d’élevage et de déforestation pour nourrir une quantité de bétail toujours plus grande. Nous pouvons entretenir et protéger les espaces verts autour de nous, avoir recours à une agriculture plus respectueuse de l’environnement, réduire nos déchets destinés à l’incinération par le compostage et le recyclage. Nous pouvons lutter contre l’artificialisation des sols, et favoriser un meilleur couvert végétal tout autour de nous. La végétalisation permet de stocker du carbone, mais elle ne servira à rien si nous n’adoptons pas un mode de vie plus sobre.
- Au delà de ces deux pistes, la question est bien évidemment plus complexe, mais ce sont les deux axes essentiels pour ce qui concerne l’effet de serre.
Les moyens d’action sont nombreux et complexes. Pour vous faire accompagner, contactez nous!!!
[1] En fait, les serres fonctionnent différemment de ce qu’on appelle communément l’effet de serre. Mais le principe reste le même.