Vous vous demandez si notre investissement dans les énergies renouvelables progresse? Le site Our World Data recense des données mondiales sur de nombreux sujets passionnants dont l’énergie : consommation, sources, en fonction des régions du monde. Utiliser ces données nécessite une grande prudence dans l’interprétation, notamment en ce qui concerne l’énergie vu que la consommation d’énergie dépend, bien évidemment, du nombre d’habitants et de leur consommation individuelle. Ce sont donc des consommations rapportées par individu que nous avons relevées ici, ou les parts de renouvelable dans le mix énergétique.
On voit que la France, mais aussi de nombreux pays du Monde, dont la Chine, ont fait des progrès considérables ces dernières années. La part des énergies fossiles restant bien évidemment très, trop, importante. Les chiffres ne peuvent cependant pas bondir du jour au lendemain, progresser en renouvelables n’est donc pas le seul effort à faire.
Il y a donc un autre paramètre à regarder qui est la consommation d’énergie totale par habitant, une variable sur laquelle nous pouvons tous agir : en tant que citoyen consommateur, en tant qu’entreprise consommatrice et productrice de biens. Le graphique ci dessous montre notre dépendance aux énergies fossiles. Attention toutefois, l’échelle est indexée sur l’Amérique du Nord et les pays du golfe qui ont une consommation vraiment excessive, se retrouver deux crans au dessous d’eux sur une échelle linéaire n’est pas non plus synonyme de vertu puisque notre consommation actuelle par habitant, en France, est encore trop importante, surtout si l’on considère que la part du nucléaire permet bien évidemment de réduire notre consommation d’énergies fossiles.
Nous pouvons aussi regarder la consommation d’énergie primaire (avant transformation en électricité, énergie cinétique pour les véhicules, etc…) par personne. En gardant à l’esprit que même si la France n’apparait pas ici comme des plus dépensières, nous avons tout de même un mode de vie 4 à 6 fois plus consommateur que ce qu’il faudrait atteindre pour espérer réduire le réchauffement à deux degrés. C’est un ordre de grandeur de l’ampleur de la tâche à réaliser.
Le facteur sur lequel il nous faut agir, c’est la diminution de cette consommation énergétique par habitant, qui pour l’instant reste stable : rappelons que nous devrions, nous, français, réduire notre émission de GES (gaz à effet de serre) de 3 à 6 fois pour respecter les accords de Paris (d’environ 10 tonnes d’équivalent carbone par an à 2).
Des objectifs ambitieux qui sont l’affaire de tous!
Ce qui est entre nos mains, et ce à quoi on pense en premier c’est d’investir dans le renouvelable, certes, mais ça prend évidemment du temps.
Ce qui est éminemment possible, et réalisable plus vite dans une large mesure, au prix d’efforts collectifs, mais aussi d’astuce et de changement de certains comportements, c’est de réduire notre consommation. Il y a les petits gestes qui comptent, mais qui ont peu d’impact. Il y aussi des choix qui ont un fort impact :
- Optimiser notre mobilité. Que de trajets en voiture pourrions nous économiser avec un vélo, avec les transports en commun? Que de trajets en avion pourrions nous totalement éviter? Quels déplacements de proximité pourrions nous faire avec des mobilités vertes? Quels déplacements professionnels pourrions nous optimiser?
- Diminuer nos exigences de chauffage et de climatisation. Un seul degré de différence peut faire 7% de diminution de la consommation, c’est vraiment important. Eh oui, on n’est pas obligés de vivre en tee-shirt dans un appartement surchauffé l’hiver… On n’est pas non plus obligés de garder la clim à fond quand on roule.
- Isoler. Avec l’augmentation du prix de l’énergie, toutes les dépenses d’isolation seront de plus en plus vite rentabilisées.
- Adopter le Lean : le management Lean permet d’optimiser la qualité et de réduire les gaspillages. Adopter le Green Lean, c’est encore mieux!
- Moins consommer, mieux consommer. Curieusement, c’est une des actions individuelles les plus difficiles à entreprendre et qui apporte les plus grandes satisfactions une fois le pas réalisé. Consommer provoque des sensations de plaisir éphémères suivies de frustrations importantes, car on ne peut jamais assez consommer. Accéder à une certaine sobriété procure de toutes autres sensations, proches d’une certaine plénitude. Accumuler/recycler. Renouveler/achat durable. Remplacer/réparer. Acheter local. Vérifier l’origine des produits auprès des fournisseurs et les dégats occasionnés sur l’environnement.
Alors? Prêt à répondre au challenge de la sobriété? En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des … idées! Prouvez le! A vos suggestions en commentaire!