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Quoi de neuf depuis le printemps silencieux?
Nous lui avons dédié un article, Rachel Carlson a été une précurseur en révélant de manière scientifique les dangers des pesticides. C’était la première fois qu’on dénonçait ce qui avait toujours été présenté comme un progrès de la science. Cela lui a valu un déchainement médiatique, elle a été traitée d’hystérique, d’hyper émotive mais elle a démontré rigoureusement les dangers des substances utilisées à l’époque comme le DTT qui fut finalement interdit en 1972, 10 ans après la publication de son livre “Printemps silencieux“.
Les pesticides utilisés aujourd’hui appartiennent à 3 catégories :
- Herbicides : usage massif pour se débarasser des “mauvaises herbes”. Utilité? Esthétique principalement : pour avoir des allées bien propres et bien nettes, pour s’épargner la nécessité de se pencher pour ramasser. Le glyphosate a finalement été interdit pour être remplacé par un produit qui tue les herbes en une heure. Tuer les plantes, qu’elles soient considérées comme de mauvaises herbes ou pas, un concept qui est très malsain quand on y réfléchit bien.
- Fongicides : pour détruire les champignons. Les maladies fongiques peuvent affecter négativement la croissance, la qualité et la production des plantes. Les champignons pathogènes peuvent causer des taches sur les feuilles, des pourritures des fruits et des légumes, des maladies des racines et des tiges, ainsi que des maladies systémiques qui peuvent affecter l’ensemble de la plante.
- Insecticides : pour éliminer les insectes considérés comme nuisibles pour les rendement agricoles… ou les petites fourmis qui se sont installées trop près de la maison et font tâche sur notre jolie terrasse. Là, il est utile de rappeler que nos sols sont déjà saturés d’insecticides et que les populations d’insectes ont déjà diminué de plus de 70% en 50 ans. Qui se souvient des pare-brises de voitures couverts de moucherons écrasés dans les années 80? Les moucherons auraient il appris à éviter les routes? Non, ils ont majoritairement disparu. Au passage notons que l’humain du XXI siècle a souvent une peur phobique des insectes : araignées, insectes volants et même de certains insectes pollinisateurs. Un retour à la nature est nécessaire. Envie de les écraser, de les pschitter, de les faire disparaître…
La perte des insectes pollinisateurs
Voici les cultures dépendant en grande partie de la pollinisation
- Pommes, oranges, fraises, abricots, cerises, …
- Haricots, concombres, citrouilles, …
- Aromates et herbes comme le basilic, le thym ou la camomille
- Les cultures telles que celles de la tomate, du poivron et des agrumes bénéficient également de la pollinisation par les animaux
Il y a déjà des régions du monde qui ont tellement détruit leur faune endogène d’insectes pollinisateurs qu’ils sont obligés de polliniser à la main ou d’importer des insectes:
- Chine : dans certaines régions, les agriculteurs doivent polliniser à la main les fleurs de fruits et de légumes.
- États-Unis : Dans certaines régions, les agriculteurs doivent également polliniser à la main en raison du déclin des populations d’abeilles. C’est notamment le cas pour les vergers d’amandes en Californie.
- En Inde, les agriculteurs doivent souvent polliniser à la main les cultures de coton en raison de la faible population d’abeilles.
- Europe : en Espagne et en Italie, les agriculteurs pollinisent également à la main les cultures de fruits et de légumes en raison de la diminution des populations d’abeilles et d’autres pollinisateurs.
L’agriculture intensive et la monoculture
C’est vraiment difficile de tirer à boulets rouges sur l’agriculture intensive : ce sont nous, nos banques, nos conseillers en agrologie, nos industries de semences qui les avons endoctrinés massivement depuis un siècle sur le progrès que représentaient le progrès des pesticides et des engrais. Peut-on vraiment se permettre de les traiter comme des boucs émissaires? Non, il faut un plan massif pour les aider à sortir de ce système mortifère qui ne peut que s’effondrer à la fois sous le coup du dérèglement climatique (il est très consommateur en eau) et de l’effondrement de la biodiversité (dans un monde très appauvri en insectes, les pesticides vont littéralement stériliser les récoltes).
A quoi ont servi ces augmentations de rendement? A baisser les prix. A habituer le consommateur à des prix alimentaires faibles, à monter artificiellement le pouvoir d’achat des ménages sur le dos des agriculteurs qui n’y ont rien gagné au change.
Concentrons nous donc sur ceux qui expérimentent d’autres modèles pour préserver la biodiversité
De nombreuses formes d’agriculture cherchent à réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques, à protéger la biodiversité et à préserver les ressources naturelles. Cependant, elles diffèrent dans leurs approches et leurs objectifs spécifiques.
L’agriculture biologique est une méthode de production agricole qui exclut l’utilisation d’engrais et de pesticides chimiques de synthèse, d’organismes génétiquement modifiés (OGM) au profit de l’utilisation de méthodes de culture traditionnelles et naturelles, telles que la rotation des cultures, le compostage et l’utilisation d’engrais organiques. L’objectif principal de l’agriculture biologique est de produire des aliments plus sains et plus naturels, tout en réduisant l’impact environnemental de l’agriculture.
L’agriculture raisonnée, également appelée “agriculture intégrée”, est une méthode de production agricole qui vise à minimiser l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques de synthèse tout en maximisant l’efficacité de la production agricole. Elle combine des méthodes de culture traditionnelles avec des techniques modernes pour réduire les pertes de rendement, améliorer la qualité des cultures et minimiser l’impact environnemental de l’agriculture. L’objectif principal de l’agriculture raisonnée est de trouver un équilibre entre la production agricole et la préservation de l’environnement.
L’agriculture agroécologique est une méthode de production agricole qui cherche à créer un écosystème agricole durable en utilisant des techniques de culture qui imitent les processus naturels. Elle vise à améliorer la santé des sols, la biodiversité et les interactions entre les plantes, les animaux et les humains. L’objectif principal de l’agriculture agroécologique est de produire des aliments sains et nutritifs tout en régénérant les écosystèmes agricoles et en améliorant la résilience des systèmes agricoles face au changement climatique et à d’autres perturbations.
La permaculture est une approche de conception systémique qui vise à créer des écosystèmes agricoles durables et productifs en s’inspirant des modèles et des processus observés dans la nature. Elle est basée sur trois principes éthiques : prendre soin de la Terre, prendre soin des personnes et partager équitablement les ressources. La permaculture utilise des techniques de culture telles que l’association de cultures en synergie, la gestion de l’eau, la construction de sols fertiles, et la création de microclimats favorables. Elle encourage également l’utilisation de techniques alternatives telles que la production de compost, la conservation de l’eau, la gestion intégrée des cultures et des ravageurs, et l’élevage de volaille et d’animaux de pâturage pour aider à maintenir l’équilibre écologique.
A nous de jouer!
Nous pouvons tous contribuer, en tant que consommateurs, en tant que membres de l’écosystème. De nombreuses entreprises soutiennent la nouvelle agriculture avec un % de leur chiffre d’affaires, d’autres font appel à la nouvelle agriculture comme consommateurs. C’est possible.
Notre prochain article traitera du livre “Terre Silencieuse” et de ses solutions pour retrouver la biodiversité des insectes avant qu’il ne soit trop tard.