Innover… Mais qui a besoin d’innover ? Et quand ? A l’heure où tout le monde économique a le sentiment très vif de traverser une crise, des crises, une permacrise, la question de l’innovation est au centre du terrain de jeu.
Nous avons sondé les dirigeants d’entreprise de notre réseau à l’été 2025 afin de savoir comment la conjoncture affecte leur besoin de diagnostic, d’innovation et de prospective.

La réponse la plus plébiscitée : pour sortir d’un modèle économique qui s’épuise!
Le modèle économique actuel présente certains signes de ralentissement, qui peuvent s’expliquer par divers facteurs tels qu’une réduction continue des prix affectant la qualité, une augmentation de la productivité sollicitant davantage les équipes, la hausse des coûts des ressources et de l’énergie, le durcissement des normes ainsi qu’une croissance inférieure aux prévisions. Par ailleurs, l’environnement est marqué par une concurrence plus forte, des évolutions technologiques rapides et des facteurs externes imprévus. L’identification de ces enjeux et la recherche de solutions innovantes sont nécessaires pour adapter le modèle économique.
Le modèle “consumériste” est à bout de souffle :
- Toujours plus de biens ? On manque de place dans nos placards ! Nos déchetteries sont pleines!
- De nouveaux besoins à satisfaire ? Le principe d’insatisfaction hédoniste fonctionne toujours mais il se retourne de plus en plus souvent contre le produit, jugé insatisfaisant.
- Toujours plus de technologies ? La gratuité des nouvelles technologies permet une adoption rapide, mais rend leur rentabilité plus lente, et les investissements plus risqués. Le coût de développement et le coût énergétique des nouvelles technologies ne cesse d’augmenter.
- Obsolescence programmée ? Ce n’est plus acceptable aujourd’hui, quelle qu’en soit la forme.
Il nous faut de nouveaux modèles de rentabilité pour nos organisations :
- L’économie de la fonctionnalité : permet d’associer un bien ou un service vendu à un entretien durable dans le temps. On associe durabilité, fidélisation, qualité et satisfaction client.
- L’économie régénérative : quand je vends un service à mon client, je contribue également à la santé environnementale, pas seulement en réduisant mes impacts, mais en menant des actions concrètes de restauration.
- L’Économie Collaborative : En favorisant le partage et l’utilisation collaborative des ressources, cette approche permet de réduire la nécessité de posséder des biens individuels. Des exemples incluent les plateformes de partage de voitures ou de logements qui optimisent l’utilisation des ressources existantes.
- L’Innovation Sociale : Développer des modèles d’affaires qui répondent à des besoins sociaux non satisfaits peut créer de la valeur tout en ayant un impact social positif.
- La Technologie Verte : Investir dans des technologies propres et durables, comme les énergies renouvelables, peut réduire les coûts à long terme tout en contribuant à la protection de l’environnement.
- La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) : Intégrer des pratiques durables et éthiques dans toutes les opérations de l’entreprise peut améliorer la réputation de la marque et attirer des consommateurs conscients de l’importance de la durabilité.
- L’Éducation et la Sensibilisation : Créer une communauté engagée de consommateurs conscients des impacts de leurs choix et promouvoir des comportements durables peut créer une demande pour des produits et services plus responsables.
Les dirigeants disposent-ils d’un outil de diagnostic qui les aide à innover ?

Les dirigeants n’ont majoritairement pas d’outils de diagnostic consacré à l’innovation. Comment combler ce manque ?
A Green Lean Consulting, nous avons développé un outil performant, le CARIE (Complexité, Adversité, Révolutions, Impossibles, Externalités) qui permet d’emblée de poser les problèmes qui sont réellement en travers du chemin. Car c’est là que nous avons besoin d’innover.
Pensez vous que la prospective est un moteur de l’innovation?

60 % des dirigeants répondent oui, mais combien l’utilisent vraiment? La prospective est perçue comme couteuse et complexe, et souvent confondue avec des méthodes d’extrapolation, de statistiques, qui sont certes utiles, mais n’ouvrent pas réellement tout le potentiel qu’offre la prospective.
Quelles sont les types d’innovations pour lesquelles votre structure serait prête à faire appel à un consultant?
Création de valeur pour nos clients (47% des réponses) : la création de valeur reste la clé et le client est au centre. Mais quelles sont les attentes de nos clients demain ? La encore la prospective s’impose.
Gestion de l’entreprise : culture, managers, performance (26% des réponses ) : sans surprise, la performance reste au coeur des préoccupations.
Ecoconception (26% des réponses ) : le concept commence à s’ancrer. L’écoconception est nécessaire pour proposer des produits de qualité dans un monde qui épuise ses ressources.
Améliorer la robustesse face aux crises (21% des réponses) : penser les crises à l’avance, les anticiper par plus de robustesse n’est pas encore une préoccupation reconnue par tous.
Et vous, que pensez vous de ces théories sur l’innovation et la croissance ?
Nous avons proposé des citations émanent de grands économistes, reconnus pour leur impact sur la question de l’innovation, plus Jean-Marc Jancovici, qui est rentré dans cette grande famille avec son plan de décarbonation de l’économie française.

Le message qui remporte le plus l’adhésion, c’est bien entendu la relation entre le progrès technologique et la croissance. Le progrès est un des paradigmes les plus fondamentaux de notre société. En fait, la croyance au progrès est devenue quasiment irrationnelle en témoigne cet engouement sans borne pour l’intelligence artificielle, où nous nous engouffrons sans les garde fous nécessaires, au risque de se perdre.
Les autres citations interpellent ou devraient interpeller davantage encore. L’idée des biens non rivaux est essentielle pour construire une économie de la coopération. Le concept de destruction créatrice n’est pas tant que cela éloigné des théories de la décroissance qui commencent à émerger, quand on y réfléchit bien. Quand à la question de l’information imparfaite qui affecte l’innovation, c’est tout notre propos avec la prospective.
Et vous alors ? Si on innovait ensemble ?
Besoin de diagnostic, d’un travail de prospective, de monter une stratégie bas carbone ?
Contactez nous via la page contact, notre page Linked-In, ou consultez la rubrique sur nos offres.